Dans un contexte de crise aigüe qui frappe de plein fouet la scène culturelle libanaise, l’Institut français, l’Association des Centres culturels de rencontre et l’Institut français du Liban se sont associés pour inviter 100 artistes, créateurs et professionnels de la culture libanais en résidence en France, au travers d’un programme d’urgence « NAFAS », co-financé par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et le ministère de la Culture. Ce programme s’inscrit dans la continuité de l’aide d’urgence au Liban annoncée par le Chef de l’État en septembre 2020. Dans le cadre de cette aide d’urgence à la reconstruction, la culture occupe une place importante, tant pour ce qui concerne la réhabilitation du patrimoine détruit que l’aide aux créateurs.
Les résidences « NAFAS » (de l’arabe نفس, « souffle ») représentent une respiration pour les artistes libanais afin qu’ils puissent maintenir une activité de création dans le cadre d’échanges culturels avec la France. Ce programme vise à soutenir les artistes, créateurs et professionnels de la culture libanais pour des résidences sur l’ensemble du territoire français métropolitain, pendant une durée définie. Il a pour objectif de les accompagner dans le développement d’un projet de recherche et de création, dans tous les secteurs de la création contemporaine.
Initié dès octobre 2020 suite à l’explosion du 4 août à Beyrouth, ce programme s’est renforcé en mars 2021 avec la mise en œuvre de trois dispositifs :
- un appel à candidatures de l’Institut français avec le soutien des collectivités territoriales,
- un appel à candidatures de l’Association des Centres culturels de rencontre,
- et une sélection spécifique opérée par l’Institut français du Liban en partenariat avec le comité français des Villes créatives de l’UNESCO.
Ces trois dispositifs ont été complétés par des résidences dédiées organisées par des partenaires associés comme le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) et la Cité internationale des arts.


Après une formation en anthropologie sociale et culturelle à l’EPHE-Paris, Ghazi Berro poursuit une carrière de 45 ans dans le monde du livre, en tant qu’agent littéraire (Predet International), traducteur (Atelier Oser Dire), éditeur indépendant (OSER DIRE ÉDITIONS-Beyrouth) et assistant-conseil en cession de droits auprès d’éditeurs libanais, arabes et français. Il anime également un réseau-atelier de traducteurs. Il vit et travaille à Beyrouth.
Mohamad Matar a suivi un double cursus de science et philosophie. Il enseigne la philosophie et exerce en tant que journaliste. De 2009 à 2017, il a dirigé, avec Moutah Safadi, le Centre National pour le Développement spécialisé dans la transmission en arabe des sciences sociales, éditeur des revues Les arabes et la pensée universelle, consacrée à la traduction d’articles fondateurs des grandes doctrines philosophiques des XXe et XIXe siècles, et La pensée arabe contemporaine qui regroupait des articles théoriques écrits par des penseurs du monde arabe. Actuellement en doctorat, il réalise une thèse consacrée à Alain Badiou pour laquelle il traduit en les concepts mathématiques fondamentaux du philosophe du français vers l’arabe. Depuis janvier 2021, Mohamad Matar fait partie d’un groupe de six traducteurs, linguistes et philosophes, mis en place par l’Institut français du Proche-Orient et l’Institut français du Liban pour mener à bien une traduction partielle en arabe du Vocabulaire Européen des Philosophies : Dictionnaire des Intraduisibles.


