Julia Holter, traductrice du russe, actuellement en résidence au CITL, a souhaité nous présenter les collections de poésie étrangères des éditions nantaises Joca Seria. En 2015, elle y a créé la collection de poésie contemporaine russe dans laquelle elle publiera bientôt sa deuxième traduction : T’en allant dans la nuit moscovite de Vladimir Aristov.
Créées en 1991 par Brigitte et Bernard Martin, les éditions Joca Seria publient des ouvrages dans les domaines de l’art contemporain et de l’architecture avec des livres d’artistes, des écrits sur l’art, des catalogues d’exposition et des revues. Le catalogue est également riche de romans, nouvelles, récits et poésie avec un goût affirmé pour les auteurs et les formats d’écriture singuliers.
Deux collections de poésie étrangères y ont été développées : la collection américaine dédiée à la publication de classiques de la poésie américaine du 20e siècle (Frank O’Hara, James Schuyler), dirigée par Olivier Brossard qui publie aussi de nombreux titres de poésie contemporaine. Elle a accueilli les livres de nombreux auteurs de « l’école de New York des poètes » : John Ashbery, Bill Berkson, Ted Berrigan, Anne Waldman et Ron Padgett qui signe les poèmes de Paterson, le dernier film de Jim Jarmusch. Elle s’intéresse par ailleurs à d’autres mouvements littéraires comme les poètes L=A=N=G=U=A=G=E (Charles Bernstein, Tina Darragh) ainsi qu’au champ poétique très contemporain (Marcella Durand, Tonya Foster). La collection publie deux à quatre titres par an, en édition monolingue (grands formats) ou bilingue (livres de poche).
À l’image de cette collection, Julia Holter a fondé en 2015 une collection de poésie contemporaine russe qui vient combler un manque incontestable de l’édition française. Ce manque était d’autant plus criant que la scène contemporaine poétique russe est en pleine effervescence et d’importantes revues consacrées à la poésie (Arion, Vozdoukh, Interpoezia, NLO, etc.) comme de grands projets éditoriaux sur internet (Journalni zal, Novaïa Literaturnaïa Karta Rossi) publient les jeunes poètes. Les deux premiers auteurs choisis par Julia et son co-traducteur Jean-Claude Pinson sont Anna Glazova pour Expérience du rêve (2015) et Vladimir Aristov pour T’en allant dans la nuit moscovite, à paraître en 2017.
Les titres de la collection :
Anna Glazova, Expérience du rêve, trad. Julia Holter/Jean-Claude Pinson, 2015.
> Lire l’article de Renaud Barbaras pour Sitaudis.fr
Vladimir Aristov, T’en allant dans la nuit moscovite, trad. Julia Holter/Jean-Claude Pinson, à paraître en 2017.
Portrait de traducteur
Julia Holter est traductrice et chercheuse associée à l’Institut des Textes et des Manuscrits Modernes (ITEM) au CNRS et à l’ENS. Elle a enseigné le russe à l’École Normale Supérieure de Paris et le français à l’université de Washington à Seattle. Elle dirige la collection de poésie russe contemporaine aux éditions Joca Seria pour laquelle elle a traduit avec son co-traducteur Jean-Claude Pinson, deux recueils de poèmes : Expérience du rêve, de Anna Glazova en 2015 et T’en allant dans la nuit moscovite d’Vladimir Aristov, à paraître en 2017.
En tant que chercheuse au sein de l’équipe « Multilinguisme-Traduction-Création » de l’ITEM, elle est l’auteur d’une thèse publiée sous le titre : Le Clair-Obscur extrême-contemporain : Pierre Bergounioux, Pierre Michon, Patrick Modiano et Pascal Quignard (Chiasma collection, Amsterdam / New-York: Rodopi-Brill, 2017) et de différents articles : “L’arrière-pays de Pierre Bergounioux”, dans le numéro thématique consacré à Pierre Bergounioux de la revue Europe, mai 2017 ; “Chiaroscuro avec son et mouvement”, dans le Cahier de l’Herne Pierre Michon, à paraître en 2018 ; “Les deux corps du traducteur littéraire”, in Plurilinguisme et migrations dans la littérature de langue française, Carnets, No 7, Coimbra, Association portugaise d’études françaises (APEF), 2016 ; “Traduction littéraire : repenser pont en porte”, in Chiara Denti, Lucia Quaquarelli, Licia Reggiani, Voci della traduzione, mediAzioni 21, 2016 (Lire cet article).
En 2018, elle publiera l’article “Résonance « traductrice », ou traduire Anna Glazova à quatre mains” dans l’ouvrage Au miroir de la traduction : avant-texte, intratexte, paratexte aux Éditions des Archives Contemporaines (dir. Esa Hartmann et Patrick Hersant).